Des chercheurs ont mis en lumière les réseaux cérébraux impliqués dans les ruminations mentales, ces pensées répétitives qui nous hantent. Plus intéressant encore, ils ont découvert une évolution de ces réseaux entre 18 et 22 ans, ainsi qu’un lien avec certains symptômes psychiatriques.
Des réseaux cérébraux spécifiques
L’étude, menée par l’équipe « Trajectoires développementales en psychiatrie » (Inserm/ENS Paris-Saclay), s’est appuyée sur la cohorte IMAGEN, qui suit la santé mentale de jeunes Européens dès l’âge de 14 ans. « Pour la première fois, nous avons pu décrire les réseaux cérébraux associés aux ruminations« , explique le Dr Bénédicte de Martino, responsable de l’étude. Lire l’article original
Ces réseaux comprennent des régions impliquées dans la mémoire, l’autoréférence et le jugement. Les chercheurs ont constaté que les ruminations étaient associées à une augmentation de l’activité dans le cortex cingulaire antérieur et le précunéus, et à une diminution de l’activité dans l’hippocampe et le cortex préfrontal ventromédial.
Une évolution au fil du temps
L’étude révèle également une évolution de ces réseaux entre 18 et 22 ans. « Nous avons observé une maturation progressive des réseaux de rumination, avec une diminution de l’activité dans les régions liées à l’émotion et une augmentation de l’activité dans les régions liées à la cognition« , souligne le Dr de Martino.
Un lien avec la psychopathologie
Enfin, les chercheurs ont établi un lien entre les réseaux cérébraux des ruminations et certains symptômes psychiatriques, tels que l’anxiété et la dépression. Ces résultats suggèrent que les ruminations pourraient jouer un rôle dans le développement des troubles mentaux.
« Ces travaux éclairent les mécanismes cérébraux sous-jacents à la rumination mentale et ses implications pour la santé mentale des jeunes« , conclut le Dr de Martino. « Ils ouvrent de nouvelles perspectives pour développer des interventions ciblant les réseaux de rumination afin de prévenir ou de traiter les troubles psychiatriques. »
Mots-clés : Rumination, Réseaux cérébraux, Santé mentale, Développement, Psychiatrie