Dans un contexte de montée des extrémismes et de la désinformation, la préservation de la liberté d’expression tout en luttant contre les discours haineux et mensongers est un défi de taille. Le juriste Thomas Hochmann, interrogé à l’occasion du dixième anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo, souligne l’importance cruciale de trouver un équilibre.
La censure, un spectre menaçant
« Nous devons nous méfier de l’assimilation de toute forme de régulation de la liberté d’expression à de la censure », avertit M. Hochmann. « Il est essentiel de protéger les discours qui peuvent choquer ou offenser ».
Le risque de censure est d’autant plus grand que les médias sociaux jouent aujourd’hui un rôle majeur dans la diffusion de l’information. « Les plateformes ont une responsabilité dans la lutte contre les contenus problématiques, mais elles ne doivent pas se substituer aux autorités publiques », estime-t-il.
Un enjeu de démocratie
La préservation de la liberté d’expression est indispensable au fonctionnement de la démocratie. « Le débat public ne peut être dynamique et fertile que s’il tolère les opinions minoritaires et dissidentes », rappelle M. Hochmann.
Les discours de haine et les fausses informations constituent toutefois des menaces pour la cohésion sociale et le processus démocratique. « Il faut trouver des moyens juridiques et technologiques pour lutter contre ces contenus néfastes sans porter atteinte à la liberté d’expression », conclut le juriste.
Perspectives
La lutte contre les discours de haine et les fausses informations est un chantier permanent qui nécessite l’implication de tous les acteurs de la société : pouvoirs publics, plateformes, médias et citoyens. L’éducation aux médias et le développement de l’esprit critique sont également essentiels pour permettre à chacun de mieux discerner l’information fiable de la désinformation.
Mots-clés : Liberté d’expression, Discours haineux, Fausses informations, Censure, Démocratie